De nombreuses personnes à travers le monde racontent cette même aventure étrange où elles se trouvaient dans un long tunnel très sombre, irrésistiblement attirées par une lumière intense tout au fond.
« Nous n’avons qu’une ressource avec la mort : faire de l’art avant elle. » René Char.
La chambre bleue, claire est le récit d’un grand voyage que l’on peut faire près de chez soi.
Peu racontent ces paysages et pourtant, je suis le même itinéraire que beaucoup de voyageurs avant moi :
« Dans l’oppression de cet espace clos, la construction d’un autre réel me permet de m’évader. Je vois des paysages oniriques ; une falaise, des chutes d’eau, la mer. Les objets perdent leur fonction originelle pour ne conserver que couleur, forme et lumière.
Je flotte dans ces espaces que j’ai construits à partir des formes du réel.
Je flotte…
Je reprends soudain conscience de la réalité. Comme un papillon sous une cloche de verre mon regard se heurte et rebondit contre ces images : une table, un verre en plastique blanc, une fenêtre. Je suis soudain en contact avec les barreaux de ma prison. Ils sont si forts et pourtant invisibles à ceux qu’ils n’enserrent pas.
Je suis enfermé entre des images de rêve que je vois mais qui n’existent pas et des chaînes qui m’entravent mais que je ne vois pas.
Cette chambre est à l’image de ma vie, perdue entre la vaine objectivité de mon regard et le mensonge de mes représentations. »
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